nymphomanie

« C’est une vraie nympho ! » Combien de fois avez-vous entendu cette phrase pour décrire une femme ayant une vie sexuelle un peu trop active au goût de certains ?

À l’inverse, vous avez rarement entendu un homme se faire traiter de nymphomane, n’est-ce pas ? Mais que signifie vraiment la nymphomanie ? Et que se cache-t-il derrière ce terme exclusivement féminin sans homologue masculin comparable ?

 

La nymphomanie, un mythe sexiste

Le mot « nymphomane » a été inventé au cours de l’ère victorienne. Les médecins de l’époque partaient du principe que les femmes ayant un fort appétit sexuel étaient malades, et ont donc inventé ce terme. Tout droit sorti d’une société archaïque et patriarcale, le mot « nymphomane » ne renvoyait à aucune définition précise. Il servait tout bonnement à transmettre l’idée qu’un fort appétit sexuel chez la femme relevait de la pathologie.

Aujourd’hui encore il possède une connotation péjorative. Traiter une femme de nymphomane car ses pratiques sexuelles ne correspondent pas aux « normes » relève du slut-shaming. Le seul but de ce terme ? Humilier et stigmatiser les femmes souhaitant vivre leur sexualité de façon libérée. 

Heureusement depuis les années 2000, la communauté médicale ne reconnaît plus le terme “nymphomanie“. Et pour cause, la nymphomanie a davantage été utilisée pour contrôler la sexualité féminine que pour réduire la détresse de femmes réellement dépendantes. En somme : elle n’existe pas.


L’hypersexualité, un vrai trouble

Aujourd’hui, on parle plutôt de dépendance au sexe, de sexualité compulsive ou d’hypersexualité. Des termes qui s’appliquent aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Ce comportement qui se traduit par une recherche systématique, persistante et inadaptée du plaisir sexuel suscite toujours moult fantasmes et clichés. Pourtant, l’hypersexualité peut impacter négativement la vie sociale de ceux qui en souffrent. Être accro au sexe se caractérise par des pensées invasives et des besoins tellement encombrants qu’ils peuvent empêcher d’avoir une relation stable, voire même créer une addiction à la pornographie.

Les causes de l’addiction au sexe sont encore tellement floues qu’il n’existe encore aucun traitement par médicaments. Heureusement, il y a tout de même des solutions pour la comprendre et la soigner : endocrinologue, psychothérapeute, psychiatre, groupes de parole et de soutien… L’important est de prendre conscience de sa dépendance et d’oser l’avouer.

 

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