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Mon amant (écrit par elle)

C’est avec cet homme que mon corps revit. Quand son regard perce le mien, je suis nue, sans résistance, prête à me livrer. Ses yeux sont une clé qui ouvre les portes de mon intimité. Comment résister ? Je ne sais pas. Il sait que je ne sais pas, ça l’amuse, c’est son côté tendrement cruel, dominateur, que je pourrais détester et que pourtant j’adore.

Quand je le retrouve, soudainement des envies longtemps retenues montent à l’assaut de tout mon être. Je veux que ses mains me touchent, avec délicatesse, mais fermement. Je veux qu’elles effleurent mes lèvres, mes joues, mon cou et descendent vers mon décolleté, s’arrêtent un instant sur mes seins, qu’elles les soupèsent, qu’elles en évaluent le volume avec douceur.

J’aime que mon amant s’assure que mes seins sont bien là, à sa disposition, qu’il remarque à quel point mes tétons durcissent son mon soutien-gorge.

Réfugiés dans cette chambre coupée du monde, j’ai envie qu’il me touche là où bon lui semble, qu’il me déshabille sans empressement ou alors qu’il soulève ma robe jusqu’à la taille, qu’il glisse ses doigts entre mes cuisses, qu’il arrache mes sous-vêtements et qu’il me baise toute habillée. Son choix sera le mien.

Je sais alors qu’aucune opposition, même feinte, n’est plus possible. J’aime être prisonnière de sa virilité, de son désir animal. Je n’éprouve aucune honte, si je me livre c’est pour mon plaisir avant tout. C’est pour sentir cette brûlure qui submerge mon corps des pieds à la tête. La petite marée ne m’intéresse pas. J’attends la déferlante, l’inondation, le tremblement de terre, le mascaret qui m’emportera au large. Il est capable de produire un tel séisme. Il a ce pouvoir, j’ai cette volonté de l’accepter.

J’ai envie qu’il me touche, qu’il soit en moi et j’ai hâte de le tâter, de le goûter. Je veux à chaque fois redécouvrir son corps, tout son corps, son torse, ses jambes et ses fesses musclées de cyclistes, son intimité. Je veux son sexe dans ma bouche, j’aime qu’il se lâche en m’offrant son nectar sous l’effet de cette caresse.

Là, isolé du reste du monde dans cette chambre qu’il a choisi, je m’impatiente de son baiser, de sa langue si douce et gourmande. Je l’imagine déjà léchant mon clito que je sens déjà gonflé à l’intérieur de ma culotte. Il traîne sur le pourtour de mon sexe, rien que pour me torturer, pour que je le supplie. Et mes supplications sont vaines, car il commence par me masturber avec son index si agile. Il ouvre ma source, il me fait fontaine, j’ai l’impression qu’une rivière coule entre mes cuisses et c’est là qu’il s’abreuve. Il avale sans retenue le jus de mon impatience. Il lève mes cuisses bien haut pour que sa langue aille plus loin, plus profondément à l’intérieur de ma fente, jusqu’à mon petit œillet que je lui offre sans pudeur. Je pourrais rougir d’une telle audace, mais je me concentre sur le mouvement de sa bouche. Mon amant sait me débarrasser de cette chasteté qui encombre ma vie, qui m’empêche de surfer sur la vague qui vient.

Prends-moi ! Baise-moi ! Aucune obscénité ne m’est interdite. Je suis libre, je suis liquide, je suis anguille entre ses bras. Mon amant a ce pouvoir et lorsqu’il me pénètre, c’est pour partager l’orgasme qui vient d’incendier mon corps et pour le prolonger au-delà de la vie réelle.

Je sais alors que je suis prête à tout, qu’il peut faire de moi ce qu’il veut. Il y a longtemps, ce sentiment m’aurait effrayé, réveillant la peur ancestrale qu’ont les femmes pour leur plaisir. Cette peur du corps qui s’abandonne, de cet orgasme qui est objet de soumission. Mais mon amant a ce pouvoir, il met fin à toutes mes frayeurs et laisse mon corps s’échapper vers une constellation inconnue dans la carte du ciel.

Il peut faire de moi ce qu’il veut et mais en lui donnant ce pouvoir, je sais que c’est moi qui obtient de lui ce que je veux. D’ailleurs, je n’obtiens rien, il comprend tout.

J’ai en moi cette force, celle de capter son ardent désir, de n’en laisser échapper aucune parcelle. Là, dans cette chambre où nous nous sommes réfugiés, son désir est ma sève. Il feint de ne pas le savoir, mais je sais qu’il le sait. Il croit dominer, mais je dompte sa domination. C’est mon bon plaisir, c’est le sien.

Quand nous quittons notre refuge, son regard croise le mien, j’y vois une lueur qui me trouble et me donne déjà envie de recommencer. Il a laissé en moi ce manque avec lequel je devrai vivre jusqu’à notre prochaine rencontre.

Il a ce pouvoir, j’ai cette volonté.

 

Mon amante (écrit pour elle)

C’est avec cette femme que mon corps exulte. Quand son regard répond au mien, une vague d’images érotiques submerge mes pensées. Elle les devine, ça l’amuse, ça l’excite peut-être. Elle sait que j’ai hâte de la caresser. Je ne cherche même pas à cacher les idées voluptueuses qui traversent mon esprit. Il me plaît qu’elle capte mon désir.

C’est ainsi, c’est inévitable, c’est sa conquête. Quand je la retrouve, toutes les envies de son corps montent à l’assaut de mon être. Je veux la toucher, je veux qu’elle me touche, avec délicatesse, mais fermement. J’ai hâte de l’embrasser. Que nos langues s’entremêlent à n’en plus finir, qu’un baiser langoureux embrase tout mon corps, toutes mes cellules.

Son baiser, notre baiser, est un appel à l’amour, le chef d’orchestre qui commande mes mains.

J’aime glisser ma main entre ses cuisses. Sentir sa source qui se réveille au bout de mes doigts, son clitoris qui gonfle. J’aime avoir la preuve de son désir. Deviner son impatience.

Mon amante a des seins magnifiques. Ils sont les planètes jumelles qui gravitent dans mon imaginaire d’amant. Ils n’ont pas d’âge, le temps n’a pas d’effet sur leurs parfaites rondeurs. Quand je les libère de leur soutien-gorge, leurs auréoles appellent au baiser. J’ai envie d’être doux avec eux, mais je veux aussi les mordre, les aspirer. Il parait que nombre d’amants négligent la poitrine de leur maîtresse. Pauvres imbéciles. A quoi bon désirer une femme, si c’est pour ignorer ce dont la nature à priver les hommes !

Réfugiés dans cette chambre coupée du monde, j’ai envie de la toucher là où bon me semble, de la déshabiller sans empressement ou alors soulever sa robe jusqu’à la taille, glisser mes doigts dans son bas ventre, arracher ses sous-vêtements et la prendre toute habillée. Je sais que mon choix sera le sien. Je veux juste la surprendre, lui donner un plaisir qu’elle n’attendait pas.

Avec elle, la petite jouissance ne m’intéresse pas. Et je veux l’emmener à chaque fois là où nous ne sommes jamais allés. C’est-à-dire chercher cet inatteignable qui nous évite de sombrer dans la vulgarité. C’est pour cela que nous sommes amant et amante. Pour qu’à chaque fois que je la masturbe avec mon index, jamais à la même vitesse, jamais de la même manière, son plaisir soit comme la première fois, un plaisir nouveau, inconnu, violent. Pour qu’à chaque fois qu’elle se retourne et offre le spectacle de son dos et de ses jolies fesses à mon regard ébloui, je ressente avec plus d’ardeur mon désir de possession. Son envers reste cet océan de volupté sur lequel j’aime naviguer avec patience pour reconquérir ce plaisir qu’elle aime tant. Désormais, mon amante espère ma bouche parcourant son cou jusqu’à la cambrure de ses reins. Je m’y arrête, j’y pose mes oreilles pour l’entendre vibrer. Elle vibre. Elle se cambre. Elle meurt d’envie de se redresser pour que je lèche son sillage. Elle attend ma langue sur son doux œillet, dans son sexe, sur ses cuisses entrouvertes.

Prends-moi ! Finira-t-elle par me chuchoter ou penser en silence. Aucune obscénité ne nous est interdite. Nous sommes libres car nous nous ressemblons. Mon amante est le miroir de mes désirs, je veux être le spectre de ses folles passions.

Elle peut faire de moi ce qu’elle veut. Nous nous sommes retrouvés sous les mêmes astres, c’est à elle que je ressemble, c’est avec elle que je m’assemble.

 

Par Senspasuniques, membre de Gleedeen

 

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