odeur

Allongée sur ma serviette je le vois sortir de la mer, nous avons passé une belle après midi dans cette jolie plage, La Joya, « le bijou », un bien joli nom qui devient plus beau encore quand il le prononce avec ce petit accent qui me fait craquer.

Il tenait à me faire connaître son pays, je dois dire que pour l’instant je ne suis pas déçue. 

Des papillons se réveillent dans mon ventre quand je le vois venir vers moi, bronzé, encore mouillé de ce dernier bain. Je sens les rayons de soleil caresser ma peau nue, je suis détendue et je dois dire aussi, vaguement excitée.

Son regard sombre me subjugue comme à chaque fois, sa peau m’appelle… Je ressens comme un instinct animal, je me glisse vers son cou pour humer son odeur, mélange de sa peau, du soleil et du sel… il restera gravé à jamais dans ma mémoire, un sourire béat figé sur mon visage je plonge encore dans ses yeux, cherchant peut être à deviner ce qu’il pense à cet instant précis…

Ce sera pour une prochaine fois, voilà qu’on doit partir, je ne sais toujours pas vers où mais persuadée que ce sera une très belle soirée encore…

Sur la route je découvre enfin la destination, Granada, capitale du dernier royaume de Taïfas, pleurée par son dernier roi comme on pleure la perte de sa bien aimée.

Bien vite je comprends pourquoi, avec les derniers rayons de soleil, nous arrivons enfin, le spectacle est saisissant, le palais se découpe en haut d’une colline avec le blanc de la neige de Sierra Nevada au loin, un mélange de couleurs incroyable se dévoile devant nous, palette impossible pour quelque peintre que ce soit.

Il m’annonce que nous allons commencer notre visite par le jardin del Generalife, il fait chaud encore lorsque nous arrivons. 

C’est d’abord l’odeur qui me saisit, un parfum que je connais, un parfum qui me transporte loin vers mon enfance, vers l’insouciance… c’est un peu ainsi que je me sens en ce moment, aspirant à pleine bouche l’odeur de cette belle fleur et en m’extasiant des beaux parterres qui nous entourent.

Je sens cette vibration en lui aussi, sans un mot il me comprend, ses yeux cherchent les miens et nos bouches se trouvent… son goût m’envahit et se mélange aux odeurs du jasmin, ma respiration s’accélère et mon cœur aussi, je sens le désir se faire une place dans mon ventre et ma poitrine, si seulement..

Mais le voilà qui se détache de moi, ah ce demi sourire que je connais si bien, nos pensées ne devaient pas être si éloignées…

Il faut continuer la balade, le crépuscule ne devrait pas tarder a devenir pénombre.

Peu à peu une nouvelle odeur vient se mêler du jasmin, plus douceâtre, plus entêtante encore. on se dirige vers l’orangeraie, je devine donc que c’est l’azahar, bien joli nom donné à la fleur d’oranger quand l’Espagne était encore un mélange de cultures à mi-chemin entre l’orient et l’occident.

L’odeur se fait plus présente à chaque pas, les fleurs gorgées du soleil de cette belle journée exhalent leur plus beau parfum pour nous et à chaque souffle de la brise, un pluie blanche s’abat sur nous. L’odeur est dense, on la sent presque sur la langue, elle envahit tout et me donne presque le tournis…

Je le regarde juste au moment ou il se tourne vers moi, nous sommes seuls dans ce petit coin de l’Alhambra, son regard fiévreux m’enflamme en un instant, il tombe a mes genoux et comme un naufragé cherche désespérément l’odeur de mon sexe, ses mains attrapent mes fesses et je me cambre pour accueillir sa bouche assoiffée.

Il en veut plus je le sens, ses mains glissent le long de mes jambes en emportant ma culotte et sa langue vient chercher au plus profond de moi, dieu que c’est bon!

Ma respiration s’accélère et a chaque inspiration l’odeur de la fleur d’oranger semble remplir mes poumons, je la sens partout! Le besoin impérieux de sentir son goût dans ma bouche me pousse à mon tour à genoux, je le pousse sur l’herbe fraîche et caresse sa queue a travers son pantalon, je la sens dure, excitée, prête pour moi.

Son pantalon ne fait pas le poids, je libère sa queue et la prends immédiatement dans ma bouche, ce goût familier et excitant semble apaiser un peu l’enivrement de cette fleur d’oranger que les espagnols appellent l’azahar, j’aime la sentir au fond de moi, j’aime entendre sa respiration agitée, jouer un peu, arrêter, recommencer, sentir son excitation et sa respiration s’entrecouper… mais je sens aussi l’excitation monter en moi, mon sexe humide prêt à l’accueillir, je le veux en moi.

Il me comprend sans un mot, seul mon regard suffit, plongé dans le sien. Je me cambre, je le sens tout près de moi, ses mains sur mes hanches, sa queue à l’entrée de mon sexe, il glisse en moi avec douceur pendant qu’un éclair de plaisir me parcourt. Nos désirs respectifs sont au maximum, je le sens dans moi de plus en plus vite, de plus en plus fort, je ne pense plus à rien, je ne sens que lui et mon désir…

Dans un râle nous jouissons ensemble, je sens son sperme chaud m’envahir en même temps qu’un spasme de plaisir achève mes dernières énergies.

Nous restons ainsi, enlacés, soin corps chaud près du mien, nos respirations encore haletantes, entourés des mille odeurs de l’Alhambra, les mots de Victor Hugo résonant dans mon esprit :

L’Alhambra ! l’Alhambra ! Palais que les génies

Ont doré comme un rêve et rempli d’harmonies.

Forteresse aux créneaux festonnés et croulants

Où l’on entend la nuit de magiques syllabes,

Quand la lune, à travers les mille arceaux arabes,

Sème les murs de trèfles blancs. 

 

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