langue

Une chambre. Dans un coin un fauteuil en velours rouge sang, sur lequel sont posés un sac à main et un sac à dos entrouvert.

Un lit. Au sol, des draps froissés. Sur une chaise, nos vêtements délicatement pliés, enfin presque. Au pied du lit, un boxer, plus loin une jolie culotte et son soutien gorge assorti, rouge. À côté du lit, une table de chevet sur laquelle sont posées deux coupes de champagne encore remplies.

On devine facilement qu’une fois entrés dans l’intimité de la chambre, le jeu de la séduction a opéré. Que s’est-il passé exactement pendant les premières minutes nous ne le saurons pas. Ce qui est sûr c’est qu’aux premières minutes un moment plus intense a suivi lors duquel nous avons consommé notre envie, croqué la pomme du désir et partagé un instant certainement précieux, sensuel.

Allongés sur le dos, nus, nos regards sont dirigés vers le plafond. Le silence laisse percevoir nos respirations. Les muscles sont encore chauds, nos corps soumis à quelques petits soubresauts, des petites décharges électriques nous donnent des frissons, les tensions se résorbent, les rigueurs nécessaires au plaisir font place à la flaccidité.

Tu brises le silence. “En fait ce n’était pas formidable… tu écris bien mieux que tu ne fais l’amour”… Un temps tu essaies de rester sérieuse mais tu ne peux t’empêcher de sourire.

Je décide donc prendre des sanctions.

“Missile” : Je siffle en imitant du mieux que je peux le bruit d’une fusée, puis mon index tendu s’envole, son apogée atteinte, mon index change de direction jusqu’à viser ton nombril. Tu me regardes d’un air étonné… mon index continue sa descente jusqu’à atterrir délicatement sur ta peau… “Touchée!”

“Missile” : Je siffle, mon index à peine s’est il élevé qu’il est intercepté par une défense anti aérienne. Tu attrapes mon doigt et le portes à ta bouche pour le happer et le réchauffer par la caresse de ta langue… “Manquée!” 

Tu te positionnes sur moi à califourchon, tes seins offerts à mes mains, les tétons soumis à ma langue, à mes succions délicates. Lentement je les mordille, alternant les pressions. Tu pousses un petit cri, tu ouvres la bouche et me donnes un baiser que je te rends immédiatement. Le rythme de nos respirations est en parfaite harmonie avec celui de nos bassins frottant l’un contre l’autre. Synchronisation enchantée. Je te pince une fesse, et profite de la diversion ainsi créée pour te renverser de manière à échanger nos positions : Tu es à ma merci, à plat ventre.

Je dépose un baiser dans le creux de ton dos. Je vois la chair de poule envahir la peau environnant la zone de contact. J’écarte le bandeau posé sur la table de chevet pour accéder à une coupe de champagne dont je verse délicatement un filet en haut de ton cou, juste quelques gouttes, traçant une ligne jusqu’à la naissance de ton fessier. Du bout de la langue je remonte lentement, vertèbre par vertèbre, soufflant de l’air chaud par le nez, jusqu’à la naissance de tes cheveux.

Je respire ton odeur, je fouille ta chevelure, je m’enivre de toi. Je me perds dans ton cou, et le remplis de baisers. Tu sembles conquise, je te goûte.

Puis je descends. Mes lèvres remplacent ma langue. Lentement, vertèbre après vertèbre, jusqu’à déposer un baiser à la naissance de ton dos.

Mes mains se promènent sur tes fesses encore rougies de certains gestes appliqués lors de notre précédente union, je les caresse du bout des doigts comme pour me faire pardonner. Mes doigts dansent sur ta peau, s’aventurent entre tes cuisses et frôlent ton intimité. Tu frissonnes.

Mes lèvres se promènent à leur tour sur ton fessier, y déposent de tendres baisers. Mes mains appliquent une pression de sorte que tu t’ouvres un peu plus, laissant ma langue inspecter chaque centimètre et accompagner ta respiration qui se fait de plus en plus rapide, tu gémis. 

Un dernier baiser appuyé et déposé consciencieusement puis je me repositionne à tes côtés.

De nouveau sur le dos tous les deux, tu te tournes vers moi. Tu passes ta main sur mon torse, je suis serein. Nous fermons les yeux, nous nous embrassons du bout des lèvres avant de laisser nos langues se mélanger à nouveau et reprendre leur danse incessante.

Lorsque nous sommes à bout de souffle tu me regardes, tu souris, tu me dis “Je veux bien te donner une autre chance de faire aussi bien que tes messages”…

Ta main descend, bien plus bas, douce et caressante, elle restaure peu à peu la vigueur de ma passion. Puis ta bouche prend sa suite et souffle sa chaleur pour en raviver la flamme, bougie d’amour.

Nous savons que nous avons tout notre temps et que l’appétit vient en mangeant. »

 

Par Cyril, participant au concours d’écriture Gleeden 2019.

 

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