Le sort de l’homme sur Gleeden n’est a priori pas le plus enviable ; nous faut-il déprimer pour autant ?

Nous sommes des hommes qui désirons les femmes – ce qui fait de nous, vous en conviendrez, des êtres d’une grande banalité. Nous voulons tous la même chose, et sommes par conséquent d’innombrables concurrents. Le coq, lui, a de la chance : il se pavane, fier, seul, au milieu de la basse cour qu’il domine de sa prestance. Ah ! Le rêve. Enfin ; patience, tout ça, ce sera pour la réincarnation.

Nous, les hommes, errons dans une autre basse cour, où il ne suffit pas d’agiter sa crête pour se faire remarquer – quant à chanter Cocorico à 6h du matin pour marquer le lever du soleil auprès de vos cibles féminines, je vous le déconseille, sous peine de finir en chicken wing.

Oui, les femmes disposent. Oui, les femmes ont la main. Elles semblent détachées, membres de Gleeden en freelance, remplissant rarement leur profil avec beaucoup de soin, tant elles n’en ont pas besoin pour obtenir de l’attention. Auraient-elles moins envie que nous ? Sont-elles tout simplement moins nombreuses ? Le fait est qu’elles ne semblent pas avoir besoin de se donner beaucoup de peine.

Oui, c’est enquiquinant. Mais regardez le coq… Lui aussi est frustré ! Il a des ailes, mais il ne peut pas s’en servir pour voler. Pour autant, on voit rarement un coq se lamenter sur son sort, pleurnichant dans un coin, une bouteille de Jack Daniels à la main. Non : le coq a accepté sa destinée, et mise sur ses atouts. Il gonfle son poitrail, arborant ses plumes les plus colorées, chante de toutes ses forces. Imitons-le ! Acceptons notre statut pour mieux le vivre.

C’est comme ça : nous sommes des chasseurs – sur Gleeden comme à la ville : il est rare que les femmes fassent le premier pas. Eh bien soit ! Gonflons nos torses, montrons notre meilleur visage, en pensant à l’éventuelle récompense qui nous attend. L’aval d’une femme est d’autant plus satisfaisant qu’il est difficile à obtenir. A vaincre sans combattre, on triomphe… sans véritable érection.

Ecrit par Louis Cipher