« Inscrit sur Gleeden avec une envie tenace de franchir le pas, j’ai d’abord cru que je n’y arriverais pas, personne ne semblait s’intéresser à ma fiche. Quelques remaniements plus tard, une petite remise en question du style, après tout, j’ai tout mon temps, laissons-le faire (le temps), les échanges ont commencé à arriver. Une ou deux rencontres, fort sympathiques, mais sans que ça n’aille plus loin.

Et puis, il y a eu Lucie.

Des échanges passionnés, sur nos passions respectives dans la vie, sur l’air du temps, sans toutefois s’appesantir sur le temps qu’il fait. Une ouverture de book, qui, pour une fois, semblait nous ravir l’un et l’autre. De fil en aiguille, je lui proposais d’aller boire un verre à la terrasse d’un café, profiter du soleil printanier, pour papoter de vive voix. Ainsi fut fait. J’appréhendais un peu avant, comme lors d’un rendez-vous galant, ce dont il s’agissait. Mais je me raisonnais, me disant que je perdrais pas grand-chose quoiqu’il arrive. C’était un après-midi en semaine, mon boulot me permettant ce genre de libertés. Lucie ne travaillait pas, elle. Les femmes étant souvent plus douées que les hommes – que moi – pour briser la glace, elle me posa des questions sur mon boulot, ce qui me permit de lui raconter plein de choses. Nous nous apprivoisions ainsi. Au bout de quasiment deux heures de discussions à bâtons rompus, nous sommes repartis chacun de notre côté… Pour mieux poursuivre par la messagerie.

Un deuxième rendez-vous fut fixé, toujours pour aller boire un coup. Mais l’envie d’aller plus loin me trottait dans la tête, et je me demandais où aller au cas où nous en aurions subitement envie tous les deux ? N’habitant pas à proximité, chez moi serait difficile. L’hôtel ? Cher et peu glamour. Bah, on improvisera.

J’étais content de la revoir, Lucie, elle était bien plus belle que sur la petite photo qu’elle avait mise sur le site. Désormais, on commençait à se connaître. Après avoir siroté un café, je lui ai proposé d’aller faire un tour dans le square tout proche. Marchant côte à côte sous la verdure printanière naissante, je fus pris d’une audace folle : j’ai caressé sa main… Elle a répondu favorablement… N’y tenant plus, je me suis jeté dans ses bras pour l’embrasser avidement. La première fois que j’embrassais une autre femme que la mienne…

Échauffé, mais calmé l’espace d’un instant, il fallait nous poser pour réfléchir à la suite. À part une étreinte « volée » entre deux bosquets ou au détour d’une porte cochère, je n’avais pas d’idée sur où aller. C’est alors qu’elle m’invita chez elle. « À deux pas d’ici ! » me dit-elle. « Et personne à la maison ! » Ouf, j’aurais pas vraiment aimé tombé sur son mari !

C’est ainsi que je me suis retrouvé nu dans le salon rustique de la dame, nue elle aussi. Le temps d’enfiler une capote qu’on avait dégoté je ne sais comment, je la pénétrais goulûment. Nous fîmes l’amour passionnément, avant de devoir nous séparer, non sans avoir pris une petite douche pour rincer les traîtres effluves. Je m’en suis retourné tout retourné, confus entre le plaisir volé avec Lucie, et le fait que je venais de tromper ma femme. Pour de bon.»

Gabriel, 38 ans, Lyon, membre Gleeden depuis 1 an.